Après plusieurs semaines de perturbations dans le secteur de l’éducation, le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) a annoncé la reprise des cours ce lundi 21 octobre 2024. Cette décision fait suite à une rencontre cruciale entre les représentants du syndicat et le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, qui s’est engagé à intégrer les revendications salariales des enseignants dans le budget de l’État pour l’année 2025.
Depuis le 2 septembre 2024, les enseignants des écoles publiques étaient en grève, exigeant un salaire mensuel de 500 dollars américains, une somme qu’ils considèrent essentielle pour faire face à la vie de plus en plus coûteuse en République démocratique du Congo. Cette grève, qui a paralysé le système éducatif pendant près d’un mois et demi, a suscité de vives inquiétudes parmi les parents, les élèves et les autorités locales.
Lors de l’entretien avec Vital Kamerhe, ce dernier a réaffirmé l’engagement du gouvernement à améliorer les conditions salariales des enseignants. Selon Cécile Tshiyombo, secrétaire générale du SYECO, cette avancée est perçue comme une victoire pour le corps enseignant, bien que la concrétisation de ces engagements reste attendue dans le cadre du prochain budget.
Face à cette réponse positive, le SYECO a appelé les enseignants à regagner les écoles sur l’ensemble du territoire national. « Il est important que les enfants reprennent les cours, tout en restant vigilants sur la mise en œuvre des promesses du gouvernement », a souligné Cécile Tshiyombo. Cet appel marque ainsi un retour progressif à la normale dans les écoles publiques, où les salles de classe sont restées désertes depuis le début de la grève.
Cette rencontre avec l’Assemblée nationale était particulièrement attendue, car elle pourrait marquer un tournant dans la gestion des revendications sociales dans le secteur de l’éducation. Vital Kamerhe, connu pour son rôle d’arbitre dans des situations de crise, a su apaiser les tensions en promettant des solutions concrètes à partir de 2025. Toutefois, les enseignants et leurs représentants demeurent prudents, sachant que les engagements pris doivent être traduits en actions.
Le secteur de l’éducation en RDC traverse depuis plusieurs années des difficultés liées à la faible rémunération des enseignants et à la vétusté des infrastructures scolaires. Le gouvernement a souvent été critiqué pour ne pas accorder une attention suffisante à ces problématiques, malgré l’importance cruciale de l’éducation pour le développement du pays.
La fin de cette grève représente donc un soulagement pour de nombreuses familles, mais aussi un test pour le gouvernement, qui devra désormais prouver sa capacité à tenir ses engagements et à améliorer les conditions de travail des enseignants.
Alors que la reprise des cours est prévue pour le 21 octobre 2024, l’attention reste focalisée sur la mise en œuvre du budget de l’État pour 2025. Les enseignants, à travers leurs syndicats, continueront de suivre de près les discussions parlementaires pour s’assurer que leurs revendications soient effectivement prises en compte. En cas de non-respect des promesses, une nouvelle mobilisation pourrait voir le jour, ce qui mettrait à nouveau en péril le bon déroulement de l’année scolaire.
L’éducation, pilier du développement national, nécessite une attention particulière et des réformes profondes pour garantir une scolarisation de qualité à tous les enfants congolais.
Abiël Bushoki