Face à la persistance de la crise humanitaire et sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), des citoyennes congolaises résidant en Belgique ont pris l’initiative d’adresser une lettre ouverte au roi Philippe. Ce geste vise à alerter la Belgique et la communauté internationale sur la gravité de la situation, marquée par la violence des groupes armés et un désengagement alarmant des autorités locales.
Depuis l’accession au pouvoir du président Félix Tshisekedi, les conflits dans les provinces de l’Est de la RDC ont pris une tournure préoccupante. Selon cette lettre, près de 116 communes seraient aujourd’hui sous la domination de groupes armés, en raison d’une perte de l’autorité de l’État. Cette dégradation de la sécurité a contraint plus de cinq millions de personnes à se déplacer et à s’installer dans des camps, où les conditions de vie sont jugées “inhumaines” par les signataires.
Les témoignages font état de centaines d’enfants privés d’éducation et de soins médicaux. La malnutrition et le manque d’hygiène y sont alarmants, augmentant les risques de maladies et de mortalité. Les citoyennes congolaises interpellent ainsi la Belgique et les autres acteurs internationaux pour une réponse humanitaire urgente, soulignant que la situation est une tragédie qui ne peut plus être ignorée.
Dans leur lettre, les signataires dénoncent l’instrumentalisation du conflit par divers acteurs, nationaux comme internationaux, qu’ils accusent de tirer profit de cette instabilité prolongée. Selon elles, les ressources naturelles de l’Est de la RDC – notamment l’or, le coltan et d’autres minerais précieux – alimenteraient cette guerre, qui serait désormais un moyen pour certaines élites et entreprises de s’enrichir au détriment des populations civiles.
Les citoyennes congolaises accusent également l’administration congolaise de négligence envers ses citoyens les plus vulnérables, en raison de promesses de paix et de sécurité qui tardent à se concrétiser. Elles appellent la Belgique à prendre ses responsabilités historiques en apportant un soutien fort pour la stabilisation de la région.
Consciente des limites de l’autorité royale en Belgique, la diaspora congolaise espère néanmoins que le roi Philippe pourra user de son influence symbolique pour sensibiliser la communauté internationale. Elle exhorte le souverain à s’engager auprès des dirigeants européens et des institutions internationales, afin de mobiliser des ressources pour une réponse humanitaire et sécuritaire accrue.
Pour les signataires, cette lettre est un cri d’alarme mais aussi un acte de solidarité envers leurs compatriotes restés en RDC. Elles soulignent l’urgence d’une intervention coordonnée pour soulager les souffrances des déplacés et promouvoir une paix durable.
La rédaction