La ministre congolaise de l’Environnement, Eve Bazaïba, a récemment porté de graves accusations contre deux grandes institutions humanitaires, l’Organisation mondiale de l’immigration (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Selon elle, ces organisations auraient causé une déforestation massive en République Démocratique du Congo (RDC) en coupant jusqu’à 500 m3 d’arbres par jour, pendant plusieurs années. Ces actions auraient été entreprises dans le cadre de la fabrication de tentes, lits et autres équipements nécessaires pour loger les réfugiés rwandais arrivés en RDC en 1994, à la suite du génocide au Rwanda.
Le cabinet de la ministre Eve Bazaïba a estimé que cette déforestation a eu des conséquences dramatiques sur l’environnement congolais, affectant non seulement la biodiversité, mais aussi les conditions de vie des populations locales. La coupe excessive de bois a été justifiée par le besoin urgent de fournir un abri et des biens de première nécessité aux réfugiés. Toutefois, cette exploitation massive des ressources naturelles soulève des questions sur la gestion durable des forêts et les responsabilités des acteurs humanitaires dans la protection de l’environnement.
Dans ce contexte, le gouvernement congolais a demandé à l’OIM et au HCR de prendre leurs responsabilités et de compenser les dommages environnementaux causés. Les autorités congolaises estiment qu’une indemnisation est nécessaire pour réparer les préjudices subis par la RDC. Cette demande pourrait entraîner des discussions difficiles sur les pratiques humanitaires passées et la manière de concilier aide humanitaire et préservation de l’environnement dans les crises futures.
Munguiko Masudi Olivier