La cité de Bambo, dans le territoire de Rutshuru, est à nouveau le théâtre d’une escalade de violences. Ce lundi 16 septembre 2024, de violents affrontements ont éclaté entre les résistants wazalendo (VDP) et les rebelles du M23 dans les agglomérations de Mushababwe et Kasovu, situées dans le groupement de Bukombo. Cette situation pousse une nouvelle vague de déplacés à fuir vers des zones de refuge déjà surchargées.
Selon M. Isaac Kibira, fonctionnaire du gouverneur par intérim pour le groupement de Bambo, la crise humanitaire dans cette région est alarmante. « Nous assistons à une montée dramatique de l’insécurité, et la situation des déplacés ne cesse de s’aggraver », a-t-il déclaré. Les récentes attaques ont contraint des milliers d’habitants des villages de Rutiba, Munema, Mushababwe, Nyamiteja, Lunga et Ngoroba à quitter leurs domiciles. Ils se réfugient désormais dans des écoles et des églises des localités de Bambo, Kabizo et Butale, cherchant désespérément un abri.
M. Kibira lance un appel aux autorités et aux agences humanitaires. « Ces populations, déjà épuisées par les déplacements successifs, vivent dans des conditions extrêmement précaires. Le manque d’assistance est flagrant. Nous demandons au gouvernement et aux organisations humanitaires de fournir une aide d’urgence », a-t-il exhorté. Cette population déplacée fait face à un dénuement total, luttant pour trouver de la nourriture, de l’eau et un abri adéquat.
Cette nouvelle flambée de violence survient après d’autres affrontements survenus dans l’agglomération de Bukombo ces derniers jours, confirmant une tendance inquiétante dans la région. Nos sources locales rapportent que les précédents combats avaient déjà entraîné des destructions massives. Plusieurs maisons de civils à Bunkuba ont été incendiées, tandis que des équipements médicaux à Ngoholo ont été systématiquement pillés.
La multiplication des attaques dans le territoire de Rutshuru et la dégradation continue de la situation sécuritaire annoncent une aggravation de la crise humanitaire dans le Nord-Kivu. La population déplacée ne bénéficie d’aucune assistance suffisante, et les moyens locaux pour répondre à cette situation sont insuffisants. La région de Bambo, déjà confrontée à des difficultés majeures, risque de devenir le point focal d’une tragédie humanitaire sans précédent si aucune intervention rapide n’est mise en œuvre.
Félix Balume Hangi