Ce mercredi 12 juin 2024, dans la salle des Conférences de l’Université de Goma, le vice-gouverneur du Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire Romuald Ekuka Lipopo, a prononcé un discours poignant lors de la cérémonie de la Journée Mondiale de l’Environnement commémorée mondialement chaque le 05 juin. En présence d’un public diversifié et engagé, il a souligné l’importance cruciale de la préservation de l’environnement, ainsi que l’impact destructeur de la guerre d’agression imposée par le Rwanda à l’Est de la RDC.
Le gouvernement provincial du Nord-Kivu a contextualisé le thème national « L’arbre pour restaurer nos écosystèmes et la transition écologique pour un environnement sain », en l’intitulant « La guerre d’agression et l’arbre dans la restauration de nos écosystèmes et la transition écologique pour un environnement sain ».
Le vice-gouverneur du Nord-Kivu a mis en évidence les menaces pesant sur cette région, notamment la déforestation, la dégradation environnementale, la croissance démographique et les impacts du changement climatique. Il a particulièrement souligné l’impact des conflits, notamment « la guerre d’agression du Rwanda sous le label du M23 », qui a causé des pertes humaines, des dégâts matériels et le déplacement massif de populations, aggravant ainsi la criminalité environnementale.
Il a présenté des chiffres alarmants : sur les 133 sites de déplacés au Nord-Kivu, 195.401 abris provisoires nécessitent chacun 30 traverses, 30 sticks et 3 chevrons, ce qui équivaut à l’abattage de 11.731.876 arbres. Cette situation a conduit à une perte de 60% de la superficie du Parc National des Virunga, 2% de celle du Parc National de Maiko et 0,5% du Parc National de Kahuzi Biega, compromettant gravement la biodiversité et la qualité de vie des populations locales.
Dans son speech, le vice-gouverneur du Nord-Kivu a lancé un appel pathétique à la communauté internationale pour soutenir les efforts du Président Félix Tshisekedi dans la restauration de la paix. « La fin de la guerre est une des mesures efficaces de lutte contre les changements climatiques et leurs répercussions », a-t-il affirmé, soulignant que « soutenir cette guerre d’agression, c’est soutenir son autodestruction et sacrifier les générations futures ».
Un appel à l’action a été lancé à l’intention de tous les citoyens du Nord-Kivu : « Planter un arbre tout en protégeant ceux existants, éviter l’utilisation des emballages non biodégradables et assainir son voisinage immédiat ». Il a encouragé les partenaires techniques et financiers à intensifier leurs efforts et a remercié ceux qui ont contribué à la réalisation des activités planifiées.
La commémoration a été sanctionnée par une conférence composés de trois panels ayant traité sur l’instabilité sécuritaire et les écosystèmes, la pression anthropique sur l’écosystème, la capitalisation des énergies renouvelables, ainsi que la Province du Nord-Kivu face aux effets des changements climatiques.
Il est également intervenue la signature de l’acte d’engagement pour la protection de l’environnement puis la descente au cimetière TIG II pour le suivi de la croissance des arbres plantés.
La République Démocratique du Congo (RDC), riche en ressources naturelles telles que le massif forestier, les ressources en eau, la biodiversité et les minerais stratégiques, joue un rôle vital dans la lutte contre le changement climatique. Lors de la COP26, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait présenté la RDC comme un « pays solution à la crise climatique ». Le bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie, est crucial pour la sécurité alimentaire et la biodiversité
Jérémie Kabali