Ce 11 octobre 2024, la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), a célébré la Journée internationale de la Jeune fille, une occasion cruciale pour plaider en faveur des droits des filles et de leur autonomisation. Cette journée, instituée par les Nations Unies en 2012, vise à sensibiliser aux multiples défis auxquels les jeunes filles sont confrontées, tout en promouvant des initiatives qui renforcent leur résilience et leur permettent de jouer un rôle actif dans la société.
Lors de cette journée, Madame Sebagenzi Kanze Marie-Thérèse, Cheffe de Division du Genre, de la Famille et de l’Enfant au Nord-Kivu, a pris la parole pour souligner que, malgré les avancées observées dans certaines régions du monde en matière d’égalité des sexes, les filles congolaises continuent de vivre dans des conditions de vulnérabilité accrue. Elles sont confrontées à des difficultés majeures dans des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, la nutrition et l’acquisition de compétences. Madame Sebagenzi a particulièrement mis en lumière les violences liées au genre, le mariage précoce et l’inégalité des chances, des fléaux qui freinent le développement personnel et socio-économique des jeunes filles dans la région.
Le Chef de la Division provinciale de la Jeunesse au Nord-Kivu, Monsieur Guy Kibira, a quant à lui attiré l’attention sur la situation des filles déplacées, notamment celles venant des territoires de Masisi et Rutshuru, où l’insécurité continue de faire rage. « Ces filles, forcées de fuir leurs foyers à cause des conflits, subissent des violences sexuelles et psychologiques dans les sites de déplacés ainsi que dans les maisons de tolérance. Leur accès à l’éducation, déjà limité dans les zones rurales, devient quasi inexistant, et elles manquent cruellement de soins de santé, y compris en matière de santé reproductive », a déploré M. Kibira, appelant ainsi le gouvernement congolais et les organisations partenaires à renforcer les projets d’encadrement pour ces filles vulnérables.
Au cours de cette cérémonie, Wasingya Gloria, représentant les jeunes filles du Nord-Kivu, a pris la parole pour décrire la dure réalité à laquelle elles font face. Exposées à diverses formes de violence, dont la violence sexuelle, le mariage précoce, et le harcèlement sexuel en milieu professionnel, les filles du Nord-Kivu peinent à faire entendre leur voix dans les instances de décision. Gloria a insisté sur l’importance de créer un environnement propice à l’autonomisation des jeunes filles, notamment par l’accès à des emplois décents et l’inclusion dans les processus décisionnels
Présente à cette cérémonie, Madame Prisca Kamala Luanda, conseillère du gouverneur en charge de la Jeunesse, du Genre, de la Famille et des Enfants, a réaffirmé l’engagement du gouvernement provincial à soutenir les initiatives visant à promouvoir l’autonomisation des jeunes filles. Dans son discours officiel, elle a exhorté ces dernières à renforcer leur solidarité et à se mobiliser pour construire un avenir meilleur. « L’autonomisation des filles n’est pas seulement une priorité pour leur bien-être individuel, mais elle est aussi cruciale pour le développement de notre société dans son ensemble », a-t-elle déclaré.
Madame Kamala a également visité les stands d’associations locales et d’organisations encadrant les jeunes filles, notamment dans l’apprentissage de métiers, un volet jugé essentiel pour leur permettre d’accéder à une indépendance économique.
La cérémonie s’est tenue à la Maison des Femmes de Goma et a été marquée par des animations culturelles, des jeux et des panels de discussion centrés sur le développement de la résilience, la protection et l’autonomisation des jeunes filles. Le thème national de cette année, « Jeune fille autonome et résiliente », a rappelé l’importance de préparer ces dernières à affronter les obstacles de la vie avec confiance et détermination.
Félix Balume Hangi