mer. Oct 16th, 2024

Masisi : Huit mois d’exil forcé pour les habitants de Sake, quel avenir ?

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Le 12 février 2024, sous la menace croissante des rebelles du M23-RDF, les derniers habitants de Sake ont été contraints d’abandonner précipitamment leurs foyers. Aujourd’hui, en ce 13 octobre 2024, cela fait huit mois et un jour que cet exode forcé s’est produit, marquant une période d’incertitude et de souffrances pour cette population déplacée.

Les forces loyalistes ont réussi à stopper l’avancée des rebelles dans la cité, sur les hauteurs qui dominent cette localité du groupement Kamuronza, dans le territoire de Masisi. Pourtant, la cité autrefois paisible et reconnue pour son dynamisme commercial, reliant des localités comme Masisi, Kitshanga, Mweso, Walikale, Bweremana et Minova, est aujourd’hui méconnaissable. Sake, jadis carrefour stratégique et prospère, est désormais synonyme de désolation : les habitations y sont régulièrement incendiées et les scènes de tracasseries sont devenues monnaie courante.

Malgré la présence des forces loyalistes (les FARDC et Wazalendo), la population ne peut envisager un retour sécurisé à Sake. La menace de violences perpétrées par des éléments incontrôlés, conjuguée à la proximité immédiate des positions rebelles, maintient les habitants dans une situation de déplacement prolongé. À quelques kilomètres de leur cité, les déplacés s’abritent dans les camps de déplacés de Goma tels que Lushagala, Bulengo, Samsam ou encore Nzulo, où la peur et l’incertitude dictent leur quotidien.

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Néanmoins, la résilience des habitants de Sake demeure visible. Chaque jour, certains brisent le cycle du désespoir en se rendant au marché de Sake pour y effectuer de petites transactions, cherchant ainsi à subvenir à leurs besoins essentiels. À la fin de la journée, ils retournent néanmoins dans leurs camps, dans l’espoir que le lendemain soit plus clément. D’autres, une poignée, ont décidé de s’y installer au risque du péril.

Les acteurs de la société civile ne cessent d’interpeller les autorités à prendre des mesures concrètes pour repousser définitivement les rebelles. Ils plaident pour un retour sécurisé des déplacés, qui continuent de vivre un véritable calvaire. Entre espoir et désillusion, la question du retour à une paix durable reste pendante. De nombreux observateurs s’interrogent sur l’avenir de cette situation qui semble, malheureusement, s’enliser.

Jérémie Kabali

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