Depuis quelques jours, les habitants de plusieurs localités du territoire de Masisi font face à une augmentation dramatique des prix des produits de première nécessité. Cette flambée des prix est directement liée à la grève des transporteurs, en vigueur depuis deux semaines, en réaction à la multiplicité des barrières sur les routes Goma-Masisi et Goma-Kitshanga-Mweso.
Les conséquences de cette grève sont particulièrement ressenties dans les marchés de Kitshanga, Mweso, Kashuga et Masisi centre, situés dans la chefferie des Bashali.
Les prix des denrées de base, notamment le maïs, la farine de froment et l’huile de palme, ont augmenté de manière significative. Par exemple, ce vendredi 14 juin, cinq litres d’huile raffinée se négocient à 30 000 FC contre 20 000 FC il y a quelques jours à peine. De même, deux sachets de sel qui coûtaient 1 000 FC sont désormais vendus à 1 500 FC, un pagne communément appelé Kashwashwa est passé de 10 000 FC à 15 000 FC, et une tige de savon, autrefois à 2 500 FC, coûte maintenant 3 000 FC.
Les transporteurs, qui protestent contre la prolifération des barrières sur les axes routiers cruciaux, ont paralysé le transport des marchandises, exacerbant la situation. Les produits de première nécessité doivent désormais être acheminés depuis Kanyabayonga, rendant leur acheminement coûteux et difficile.
Par ailleurs, la grève a eu un effet inverse sur les prix des produits agricoles locaux. Avec les routes bloquées, les agriculteurs ne peuvent pas acheminer leurs produits vers les marchés. Ces derniers sont contraints de stocker leurs récoltes dans des dépôts, en attendant la reprise des activités de transport. Actuellement, un sac de maïs, qui coûte 30 000 FC, pourrait voir son prix chuter davantage si la grève persiste, selon certaines sources locales.
L’impact sur l’économie locale est palpable. Les agriculteurs de Mweso, notamment, expriment leur impatience et leur frustration. En ce jour de marché, aucun véhicule n’a été aperçu pour transporter leurs produits, aggravant leur désarroi.
La situation demeure tendue et les habitants de Masisi espèrent une résolution rapide de la crise. Le gouvernement est appelé à intervenir pour négocier la fin de la grève et restaurer la circulation des biens, cruciale pour l’économie de la région. La persistance de cette paralysie pourrait avoir des conséquences désastreuses non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le bien-être des populations locales.
Félix Balume Hangi