Après vingt mois de prise en charge gratuite des soins de santé au Centre de Santé de Référence (CSR) de Bweremana, dans le groupement Mupfuni Shanga, chefferie des Bahunde, territoire de Masisi, l’organisation Medair annonce la fin de son soutien. Cette décision, qui prendra effet le 31 octobre 2024, risque d’aggraver les difficultés sanitaires pour la population locale et les nombreux déplacés de guerre qui bénéficiaient de cette aide au Nord-Kivu.
Le mercredi 30 octobre 2024, les représentants de Medair ont organisé une rencontre dans l’enceinte du CSR de Bweremana. Lors de cette réunion, les responsables de l’ONG ont informé les autorités locales civiles et militaires de la fin imminente de la gratuité des soins au centre de santé, à compter du 31 octobre. Ce programme de gratuité, débuté le 27 février 2023, avait permis à des milliers de personnes vulnérables de bénéficier d’un accès facilité aux soins de santé dans une région marquée par des déplacements de populations et une précarité croissante.
Floribert Buholo Musanganya, président de la Dynamique de la Nouvelle Société Civile en territoire de Masisi, tient à saluer l’engagement de Medair : « Nous ne pouvons pas passer sans dire merci à Medair. Pendant 20 mois, ils nous ont soutenus avec des soins gratuits, ce qui a été d’une grande aide pour notre communauté. », Toutefois, il ne cache pas sa déception face à cette fin de programme qui représente un véritable choc pour les habitants. « La population de Bweremana n’a pas encore les moyens de se prendre en charge, et cette décision nous laisse dans une situation sanitaire inquiétante. Nous demandons à Medair de continuer à plaider pour nous afin que des solutions puissent être trouvées », ajoute-t-il.
L’arrêt de la gratuité des soins intervient à un moment où la situation humanitaire reste préoccupante dans la région. La population locale et les déplacés de guerre, qui comptaient sur cette assistance, lancent un appel aux autres organisations sanitaires pour prendre le relais et répondre à leurs besoins médicaux urgents. « Nous sommes reconnaissants envers Medair, mais leur départ survient à un moment où nous avons encore tant besoin d’eux, », déclare un représentant de la communauté, reflétant l’inquiétude et l’incertitude qui pèsent sur l’avenir.
Le territoire de Masisi, déjà confronté aux conséquences des conflits armés, à l’instabilité et à la pauvreté, fait face à un défi supplémentaire avec cette nouvelle. Les déplacés et résidents de Bweremana risquent de se retrouver sans accès aux soins, ce qui pourrait augmenter la vulnérabilité de la population face aux maladies et aux complications de santé non traitées.
En dépit des difficultés, la société civile et les autorités locales espèrent que d’autres partenaires humanitaires prendront le relais pour garantir la continuité des soins. Cette situation met en lumière l’urgence de renforcer l’accès aux services de santé dans des zones reculées et en proie aux conflits pour améliorer les conditions de vie des populations affectées.
Baley Samuel