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Masisi : 4e jour de la rentrée scolaire 2024-2025, des centaines d’enfants déplacés toujours en vagabondage à Bweremana

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Alors que la rentrée scolaire 2024-2025 est déjà entamée depuis quatre jours, plus de 300 enfants déplacés continuent de vagabonder à Bweremana, en territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Ces enfants, arrachés à leurs villages par le conflit armé dans la région, sont laissés à eux-mêmes, sans fournitures scolaires ni moyens pour rejoindre les bancs de l’école. Un état de fait alarmant qui contraste avec les politiques d’éducation mises en avant par le gouvernement, et révèle les difficultés réelles que rencontrent les populations déplacées dans ces zones en crise.

Nzabonimpa Ngabo Samson, président du site des déplacés à Bweremana, dans le groupement Mupfunyi Shanga, s’est exprimé à ce sujet avec une grande inquiétude : 
« Plus de 300 enfants déplacés en âge scolaire restent dans le site par manque de fournitures scolaires. Nous demandons aux partenaires et aux personnes de bonne volonté de nous venir en aide, car ces enfants sont innocents et ils représentent l’espoir de demain. »

Ces enfants proviennent de divers villages de la province du Nord-Kivu, majoritairement des zones rurales ravagées par les violences et l’insécurité persistantes. Leurs familles, contraintes de fuir les affrontements entre groupes armés, sont désormais confrontées à de multiples défis, parmi lesquels l’accès à l’éducation des plus jeunes se pose avec acuité.

La gratuité de l’enseignement primaire, mesure phare du président Félix Tshisekedi pour favoriser l’accès à l’éducation, a été saluée à travers le pays. Toutefois, dans les zones affectées par le déplacement massif des populations, comme c’est le cas à Masisi, sa mise en œuvre reste entravée par le manque de moyens et de structures d’accueil adaptées pour les enfants déplacés. Les écoles manquent de ressources pour absorber le flux d’élèves supplémentaires, et les familles déplacées sont souvent incapables de subvenir aux besoins de base, y compris les fournitures scolaires.

Le président du camp de déplacés a lancé un appel à l’aide humanitaire, sollicitant l’intervention des partenaires internationaux et des organisations non-gouvernementales. Ces dernières, déjà présentes sur le terrain pour répondre aux besoins alimentaires et sanitaires des populations déplacées, sont également invitées à soutenir l’éducation de ces enfants vulnérables.

Nzabonimpa Ngabo Samson insiste sur l’importance de leur prise en charge : « Si ces enfants ne peuvent pas aller à l’école, c’est leur avenir qui est compromis, et avec eux, c’est celui de toute une génération qui pourrait être sacrifiée. »

Baley Samuel

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