mer. Oct 16th, 2024

Guerre dans l’Est : Kigali accepte de retirer ses 4000 militaires, voici ce qu’il faut retenir de la réunion RDC-Rwanda du 12 octobre

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Simple photo d'illustration, droit tiers

La cinquième réunion ministérielle entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, tenue sous la médiation de l’Angola, s’est achevée dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 octobre 2024 à Luanda. Cette rencontre, d’une importance cruciale dans le processus de paix en cours, marque un tournant notable dans les relations tendues entre les deux pays, particulièrement autour de la question du groupe rebelle M23 soutenu par Kigali.

Contrairement aux précédentes sessions, souvent marquées par des tensions et des blocages, cette cinquième rencontre s’est déroulée dans un climat plus apaisé. Selon des informations relayées par Radio France Internationale (RFI), les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont montré une plus grande disposition au dialogue et à la conciliation. Ce changement d’attitude serait en partie dû aux récents progrès observés sur le terrain, notamment avec l’entrée en vigueur du cessez-le-feu du 4 août dernier.

Un des points saillants de cette réunion a été l’accord sur la mise en œuvre d’un plan conjoint pour neutraliser les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle rwandais qui constitue une menace constante pour Kigali. Ce groupe, présent dans l’est de la RDC, est considéré par le Rwanda comme un ennemi stratégique, ce qui a souvent justifié ses incursions militaires sur le territoire congolais. L’Angola, en tant que médiateur, a réussi à faire converger les positions des deux pays autour de ce plan harmonisé, dont les détails opérationnels seront élaborés par des experts des deux délégations.

L’une des annonces majeures de cette réunion, à en croire nos confrères, est l’engagement de Kigali à retirer environ 4 000 militaires rwandais actuellement déployés en RDC. Ce retrait fait suite aux revendications répétées de Kinshasa, qui considère la présence militaire rwandaise comme une violation de sa souveraineté et une complicité avec le M23. Bien que cet engagement constitue une avancée significative, aucun calendrier précis n’a encore été fixé pour le retrait effectif de ces troupes. Les experts mandatés par les deux parties devront soumettre un plan détaillé à la prochaine réunion ministérielle.

Sur le terrain, malgré le calme relatif observé ces derniers jours, la situation reste tendue. Des violations des droits de l’homme continuent d’être signalées, alimentant les craintes d’une résurgence des combats à tout moment. La communauté internationale, par la voix de l’envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, avait déjà évoqué des avancées dans l’élaboration des éléments constitutifs d’un futur accord global. Cette cinquième réunion ministérielle est donc perçue comme une étape décisive dans la consolidation de ces progrès.

La rencontre du 12 octobre a certes permis de dégager des compromis sur plusieurs points essentiels, mais le chemin vers une paix durable reste semé d’embûches. Les deux pays ont encore de nombreux défis à surmonter, notamment en ce qui concerne la gestion des groupes armés dans l’est de la RDC et la restauration d’une confiance mutuelle. La prochaine réunion ministérielle, dont la date reste à confirmer, devrait permettre d’évaluer les progrès réalisés et d’affiner les modalités d’exécution des accords.

La rédaction

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