Kinshasa, 25 juillet – Au cours de l’audience publique devant la Cour militaire de Kinshasa/Gombe, deux des cinq prévenus jugés pour trahison et participation à un mouvement insurrectionnel ont plaidé coupables. Erick NKuba et Kamdja Shamatshabo, co-fondateurs de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), ont reconnu avoir créé le mouvement pour prendre le pouvoir par tous les moyens nécessaires, justifiant leur action par le dysfonctionnement du pays.
L’audience a débuté avec les aveux de NKuba et Shamatshabo qui ont affirmé que l’AFC a été fondée le 15 novembre 2023 à Nairobi, en se référant à l’article 64 de la Constitution. Cet article stipule que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu qui prend le pouvoir par la force et l’exerce en violation des dispositions constitutionnelles ».
Erick NKuba a expliqué les motivations derrière la création de l’AFC : « Si vous regardez dans les provinces du Nord-Kivu et du Kwilu, rien ne va, il n’y a aucun changement à Kinshasa. Nous avons créé l’AFC pour donner de la valeur aux Congolais, comme du temps de l’ex-Zaïre ».
Interrogés sur les moyens envisagés pour conquérir le pouvoir et sur la légalité de leurs actions, Kamdja Shamatshabo a répondu :
« Tous les moyens étaient bons. Est-ce que tous les détournements des deniers publics auxquels on assiste dans le pays, la Constitution les autorise ? ».
Un autre prévenu, Luc Safari, a nié toute appartenance à l’AFC, affirmant avoir pris les armes pour défendre le pays contre les menaces du Rwanda : « Je suis un patriote qui savait tendre des embuscades aux rebelles du M23 et capturait quelques-uns à Busanza et Binza. C’est par jalousie et haine que je me retrouve devant la barre ».
Jean-Ruttens Baseane Nangaa, également prévenu, a déclaré avoir été arrêté en janvier et détenu pendant six mois simplement parce qu’il porte le même nom que Corneille Nangaa, son neveu :
« Je ne suis pas membre de l’AFC. Je ne sais rien de tout ça. Je n’ai jamais été en contact avec Eric Nkuba et les autres qui ont été cités ici. Corneille Nangaa est le fils de mon grand-frère. Tous les autres que je vois ici, je les ai vus pour la première fois lors de notre transfert à l’auditorat militaire ».
Le ministère public accuse Jean-Ruttens Baseane Nangaa d’avoir été arrêté dans une maison de Corneille Nangaa, où il aurait transféré de l’argent à son neveu. La défense plaide que son client est injustement poursuivi en raison de son nom. Les interrogatoires se poursuivront ce vendredi.
La rédaction
Guerre dans l’Est : Deux prévenus avouent la création de l’AFC avec Corneille Nangaa pour conquérir le pouvoir
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