La réapparition des rebelles ADF dans la partie Est d’Eringeti, située dans le groupement Bambuba Kisiki, territoire de Beni, inquiète profondément la population locale. Face à cette menace, la société civile forces vives de cette zone a lancé un appel à la vigilance et à la prudence, exhortant les habitants à éviter les zones rurales jugées dangereuses.
Rachid Maliro Zawadi, président de la société civile forces vives d’Eringeti, a pris la parole ce mercredi 27 novembre 2024 pour mettre en garde les habitants contre le risque croissant d’attaques dans la région. Il a conseillé à ceux qui possèdent des champs dans les zones profondes de ne plus s’y rendre jusqu’à nouvel ordre. Quant aux populations installées dans des campements éloignés, elles sont invitées à revenir dans des zones sécurisées.
« Nous demandons à la population d’être prudente, surtout avec les récentes attaques survenues autour d’Eringeti et sur la route Eringeti-Kainama. Ces incursions des ADF ont causé des pertes en vies humaines et créé un climat de terreur. Il est impératif de permettre aux forces de sécurité de rétablir la paix dans ces zones », a-t-il déclaré.
L’insécurité a atteint un pic après une attaque des ADF dans le village champêtre de Mulwa, situé à environ 10 kilomètres à l’est d’Eringeti. Ce mardi, les rebelles ont surpris des creuseurs d’or dans un carré minier, emportant plusieurs civils vers une destination inconnue. Au cours d’une fouille menée le mercredi 27 novembre par de jeunes volontaires, un corps sans vie a été retrouvé. La dépouille de la victime, un homme tué par les assaillants, a été transportée à la morgue du centre de santé d’Eringeti.
Ces attaques récentes illustrent la détérioration continue de la situation sécuritaire dans cette partie du Nord-Kivu. Les incursions des ADF, qui ciblent souvent les populations civiles et les travailleurs des champs, témoignent de l’urgence de renforcer la présence militaire dans la région.
La société civile d’Eringeti appelle les autorités provinciales et nationales à agir rapidement pour neutraliser cette menace et protéger les populations vulnérables. En attendant, elle exhorte la population à signaler tout mouvement suspect aux forces de sécurité et à limiter leurs déplacements dans les zones à haut risque.
Ce regain de violence rappelle l’importance d’une stratégie concertée entre la communauté locale et les forces armées pour rétablir la paix dans le territoire de Beni.
Abiël Bushoki