La Guinée Équatoriale est en ébullition après l’émergence d’un scandale sexuel impliquant Baltasar Ebang Engonga, surnommé « Bello », directeur général de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF). Les détails de cette affaire, qui mêlent pouvoir, vie privée et questions de santé publique, suscitent de vives réactions et remettent en question l’intégrité des élites du pays.
Marié et père de six enfants, Baltasar Ebang Engonga est accusé d’avoir eu des relations intimes avec de nombreuses femmes, parmi lesquelles figureraient les épouses de hauts responsables de la Guinée Équatoriale. Ce scandale a pris une ampleur nationale suite à la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos compromettantes, apparemment orchestrée par le chef de la sécurité présidentielle, dont l’épouse serait impliquée. D’autres figures influentes de la société équato-guinéenne, y compris la femme du procureur général et la fille du directeur général de la police, auraient également été impliquées.
Face à ces révélations, le parquet a ouvert une enquête pour déterminer si M. Ebang Engonga aurait délibérément propagé une maladie sexuellement transmissible auprès de ses partenaires. Si cette hypothèse est confirmée, cela poserait un grave problème de santé publique. « Avec près de 400 femmes potentiellement concernées, c’est toute l’interconnexion du pays qui est menacée », a confié une source proche du dossier.
Les autorités équato-guinéennes se sont empressées de réagir pour préserver la réputation du pays. Le vice-président, Teodoro Nguema Obiang, a annoncé sur la plateforme X (anciennement Twitter) des mesures strictes interdisant toute relation intime dans les bureaux gouvernementaux. Il a également ordonné l’installation de caméras de surveillance dans les institutions publiques, une mesure visant à prévenir des « actes indécents et illicites ».
Membre influent du gouvernement, Baltasar Ebang Engonga est un neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et le fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la CEMAC. En tant que directeur de l’ANIF, il a la responsabilité de superviser les enquêtes financières et de lutter contre la corruption. Sa position élevée au sein de l’administration rend ce scandale encore plus sensible, remettant en cause la crédibilité des autorités.
Bien intégré au sein des cercles de pouvoir, M. Ebang Engonga jouissait d’une bonne réputation jusqu’à ce que cette affaire éclate. Sa famille, souvent vue comme un modèle dans la société, se trouve désormais au centre d’une polémique qui menace de ternir durablement son image.
En Guinée Équatoriale, le scandale est largement couvert par les médias et alimente les débats publics. Les mesures répressives annoncées, incluant le licenciement de tout fonctionnaire ayant des relations sexuelles dans les bureaux, marquent une prise de position forte des autorités pour rétablir l’ordre et l’éthique dans l’administration publique. Le gouvernement a également imposé une restriction sur l’accès à internet pour limiter la diffusion des vidéos, causant des perturbations dans le trafic en ligne.
Ce scandale pose de sérieuses questions sur l’éthique et la moralité des figures de l’État. De nombreux citoyens s’interrogent désormais sur la conduite des personnalités au pouvoir et sur les priorités des dirigeants du pays. Les conséquences judiciaires et disciplinaires pour M. Ebang Engonga et ses partenaires restent à venir, mais les enquêtes en cours pourraient avoir des répercussions durables sur la gouvernance et la vie publique équato-guinéenne.
La rédaction