En Guinée équatoriale, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a démis de ses fonctions Baltasar Ebang Engonga, directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), suite à un scandale de sextapes. Par un décret présidentiel du mercredi 6 novembre 2024, le désormais ex-directeur de l’ANIF, une institution cruciale pour la lutte contre le blanchiment de capitaux, se retrouve au centre d’une affaire qui a pris une tournure nationale et internationale.
Un scandale retentissant aux dimensions multiples
Le scandale a éclaté avec la fuite de plusieurs vidéos compromettantes, où Baltasar Ebang Engonga apparaît dans des scènes explicites avec plusieurs femmes, dont des épouses de hautes personnalités locales et même la femme de son oncle, enceinte au moment des faits. La diffusion de ces vidéos, filmées dans les locaux du ministère des Finances, a provoqué une onde de choc dans le pays. Partagées massivement sur les réseaux sociaux, ces images ont suscité indignation et réprobation au sein de la population.
En outre, les vidéos ont également entraîné une réaction rapide et sévère du gouvernement, soucieux de préserver l’image des institutions nationales. Pour beaucoup, cette affaire est emblématique des abus de pouvoir et de la corruption qui gangrènent certaines institutions de l’État.
Des accusations lourdes et une enquête en cours
Baltasar Ebang Engonga, actuellement en détention préventive à la prison de Black Beach, n’est pas uniquement inquiété pour cette affaire de mœurs. Il est également soupçonné de détournement de fonds, ce qui ajoute une dimension financière à ce scandale. Par ailleurs, des accusations de violation de la vie privée ont été déposées par plusieurs de ses partenaires, qui affirment n’avoir jamais consenti à la conservation de ces vidéos. La télévision d’État, TVGE, a diffusé les témoignages de certaines femmes impliquées, se disant « humiliées » et exigeant des réponses sur les circonstances de la diffusion des vidéos.
L’implication de l’ANIF, une agence censée surveiller et prévenir les flux financiers illicites, rend l’affaire d’autant plus sensible. Des voix s’élèvent pour réclamer une réforme de l’institution afin de rétablir la confiance de la population.
Une affaire qui ébranle le cercle politique
Baltasar Ebang Engonga est le fils de Baltasar Engonga Edjo, président de la Commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), ce qui ajoute une dimension politique et diplomatique au scandale. Marié et père de six enfants, l’ex-directeur de l’ANIF voit ainsi sa vie privée et sa carrière professionnelle gravement affectées.
Une réponse gouvernementale pour restaurer la confiance
En réaction à cette affaire, les autorités équato-guinéennes ont promis une enquête exhaustive. Le gouvernement semble vouloir donner l’exemple et restaurer l’image du pays en démontrant son intransigeance face à de tels comportements, qu’ils relèvent de la sphère financière ou de la vie privée.
Le limogeage de Baltasar Ebang Engonga est perçu comme un signal fort, témoignant de la volonté du président Obiang de sévir contre les dérives au sein des institutions. L’opinion publique, quant à elle, suit de près les développements de cette affaire, espérant que cette crise sera l’occasion d’une refonte des pratiques de gouvernance dans le pays.
En attendant les résultats de l’enquête, la Guinée équatoriale se retrouve au cœur d’un débat sur l’éthique, la transparence et la responsabilité de ses hauts fonctionnaires.
La rédaction