Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a tenu samedi 21 décembre une réunion décisive avec les députés nationaux, sénateurs et présidents des partis politiques et regroupements de l’Union Sacrée de la Nation. Cet échange s’inscrivait dans un contexte de consolidation du soutien politique à son leadership. Cependant, deux figures majeures, à savoir Moïse Katumbi, président de l’Ensemble pour la République, et Jean-Pierre Bemba, président du MLC, étaient absentes, créant des interrogations sur leur place dans cette Union.
Mais l’absence la plus marquante fut celle de deux piliers de la politique congolaise, à savoir l’ex-ministre des Finances, Bahati Lukwebo, et l’ex-vice-président, Vital Kamerhe, tous deux symboles de l’instabilité politique au sein du bloc présidentiel.
L’absence de Bahati et Kamerhe a alimenté des spéculations sur les tensions au sein de l’Union Sacrée. Cependant, une question importante a été soulevée lors de cette réunion : pourquoi la question de la réforme constitutionnelle, souvent évoquée dans les discussions politiques récentes, n’a-t-elle pas été abordée ? Les observateurs s’attendaient à ce que cette réunion soit l’occasion d’entamer un dialogue sur les possibles amendements à la constitution, mais il semble que le président ait préféré éviter de soulever ce dossier épineux, qui pourrait diviser davantage sa coalition.
Lors de son allocution, Félix Tshisekedi a réaffirmé son engagement envers la nation, soulignant sa volonté de servir avec dévouement et intégrité. « Je sers le pays avec mon cœur, afin que celui qui viendra après moi constate le sérieux avec lequel j’ai géré », a-t-il déclaré en lingala, avant de lancer un appel à ses alliés politiques : « Celui qui estime que cette voie que j’ai choisie ne lui plaît pas, n’a qu’à aller ailleurs ». Cette déclaration a renforcé l’image d’un président déterminé à maintenir sa ligne politique, quitte à sacrifier certains alliés pour préserver l’unité et la stabilité de son gouvernement.
Munguiko Masudi Olivier