Guerre dans l’Est : arrestation de 18 recrues destinées au M23-RDF en Ituri

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Dix-huit personnes, dont trois mineurs, recrutées pour rejoindre les rangs du mouvement rebelle M23, ont été présentées à la population ce mardi 26 novembre par le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya. Ces individus ont été interceptés à la frontière entre l’Ouganda et le Rwanda avant leur rapatriement en République démocratique du Congo (RDC). 

Selon le général Ngoy Sengelwa, commandant de la police en Ituri, les recrues ont été identifiées comme faisant partie d’un réseau dirigé par un certain Ngabu, chargé de les acheminer vers un centre d’entraînement situé à Tshanzu, dans le Nord-Kivu. 

« Le 5 novembre, ces individus ont traversé la frontière par Mahagi, Alego et Paida, aidés par leur recruteur. Ils ont été arrêtés par les services ougandais à la frontière avec le Rwanda avant d’être extradés en Ituri le 15 novembre, où nos services les ont pris en charge », a précisé le général Sengelwa. 

Lors de la présentation des recrues à Bunia, Johnny Luboya a lancé un appel vibrant à la population pour qu’elle coopère avec les autorités en dénonçant les activités suspectes de groupes armés.  « Ces criminels utilisent les plus vulnérables pour semer la mort et la désolation au sein de nos communautés. J’exhorte toutes les communautés de l’Ituri à ne pas céder à ces manipulations. Soyez vigilants et dénonçons ensemble ces ennemis de la paix », a-t-il déclaré. 

Le gouverneur militaire a également averti que l’absence de dénonciation pourrait conduire à des violences accrues, touchant indistinctement toutes les communautés de la région. 

Selon le lieutenant Jules Ngongo Tshikudi, porte-parole de l’armée en Ituri, ce recrutement intensif est facilité par le groupe armé Zaïre, actif dans la région. Ce groupe aurait envoyé l’un de ses leaders rejoindre les rebelles du M23 à Rutshuru, dans le Nord-Kivu. « Ces opérations ciblent principalement des jeunes, des déplacés de guerre et des mineurs, populations particulièrement vulnérables à la manipulation ».

Pour contrer ce phénomène, l’armée affirme avoir mis en place des stratégies combinant des approches militaires et non militaires, notamment des campagnes de sensibilisation au sein des communautés. « Nous encourageons les populations à ne pas céder à la manipulation et à coopérer avec les autorités pour démanteler ces réseaux », a conclu Jules Ngongo. 

Les récents développements illustrent une nouvelle fois l’impact de la guerre asymétrique menée par les rebelles du M23 dans l’Est de la RDC, avec des ramifications dépassant les frontières nationales. Les autorités congolaises, en collaboration avec leurs homologues ougandais, poursuivent leurs efforts pour contrecarrer ces activités déstabilisatrices. 

La rédaction

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