Dans une ambiance de solidarité retrouvée, plusieurs centaines de personnes ont participé ce samedi aux travaux communautaires « Salongo » à Sake, une cité située dans le groupement Kamuronza, en territoire de Masisi, Nord-Kivu. Cet engagement collectif, organisé sous l’impulsion de la société civile locale, visait à nettoyer le marché central et à assainir certains quartiers, symbolisant ainsi une première étape pour la population désireuse de retourner progressivement chez elle.
« Nous avons choisi de commencer ces travaux ici, au marché central de Sake, car depuis que la population a fui les violences en février dernier, le marché est envahi par les herbes », a expliqué Oswald Kulimushi, président du conseil local de la jeunesse du groupement Kamuronza. Pendant que plusieurs équipes travaillaient au marché, d’autres groupes s’activaient dans différents quartiers de Sake et au niveau de l’abattoir de Kimoka pour assainir ces lieux essentiels à la vie locale.
Après les travaux d’assainissement, une rencontre d’expression populaire a rassemblé plusieurs personnes, issues de sites de déplacés, de familles d’accueil, et de résidents revenus à Sake. Lors de cette réunion, présidée par Muisha Busanga Léopold, président de la société civile de Kamuronza, les discussions ont porté sur les défis à relever pour rendre durable le retour des habitants, notamment l’assainissement régulier des parcelles et la sécurité dans la cité.
Face aux conditions de vie éprouvantes dans les camps, les participants ont exprimé leur désir de revenir s’installer à Sake. « Nous souhaitons retourner chez nous ; trop, c’est trop. Nous souffrons dans les camps de déplacés. Ici à Sake, il n’y a pas de M23 ; nous avons seulement peur des Wazalendo, et ils doivent être relocalisés ou instruits », ont-ils affirmé.
Dans son intervention, Nathanaël Mayusi, un leader communautaire de la place, a souligné l’importance d’impliquer les autorités militaires pour garantir la sécurité des habitants. Tout en exprimant son vœu d’un retour rapide, commençant par les hommes, il a également appelé à des efforts de plaidoyer pour rétablir les services de base, notamment l’eau potable et l’ouverture de la route Sake-Minova, essentielles pour assurer un retour serein et sécurisé de la population.
D’après Muisha Busanga Léopold, près de 300 ménages ont déjà réintégré leurs habitations à Sake. Des démarches sont actuellement en cours pour que les organisations humanitaires viennent en aide à ces familles, ainsi qu’à celles de la localité voisine de Mubambiro, également affectées par la crise. Il plaide également pour un appui urgent aux familles dont leurs maisons sont déjà incendiées ou détruites pour leur faciliter la réintégration dans la communauté.
Cette initiative démontre la volonté de la population de Sake de retrouver une vie normale, malgré les épreuves. Soutenus par les leaders locaux et la société civile, ces habitants réinvestissent progressivement leur cité, en espérant que le soutien des autorités et des organisations humanitaires viendra conforter leurs efforts pour reconstruire leur communauté.
Jérémie Kabali
Bien vraiment
Merci à vous