Depuis le mercredi 11 septembre 2024, plusieurs localités du groupement Bapakombe, situé dans le secteur de Bapere, en territoire de Lubero (Nord-Kivu), sont désertées par leurs populations. Ce déplacement massif est observé notamment dans les villages de Bilulu, Lubumbashi, Mabilima, Loya, Hoho et Makumo, lesquels se trouvent également à la frontière du territoire de Mambasa, en Ituri.
Cette vague de déplacement est consécutive à une nouvelle attaque des rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF), survenue dans le village de Bukoka, situé à seulement deux heures de marche de la limite territoriale entre Lubero et Mambasa. Craignant pour leur sécurité, les civils fuient en direction de Kambau, le chef-lieu du groupement Bapakombe. Cette agglomération, déjà marquée par des massacres sanglants perpétrés par les mêmes terroristes, représente néanmoins leur dernier refuge.
Le député provincial et ancien chef coutumier du secteur de Bapere, Mwami Bongombi Faïsi Enock, a tiré la sonnette d’alarme. Selon lui, les rebelles ADF semblent recevoir des renforts de leurs combattants qui opèrent depuis le 12 juin 2024 dans cette zone. Plus inquiétant encore, il affirme que ces groupes terroristes circulent librement dans la région et vont jusqu’à organiser des matchs de football avec leurs otages dans le village de Bododhea, sous le regard impuissant des forces de sécurité.
Le Mwami Bongombi appelle avec insistance les autorités nationales à prendre des mesures urgentes pour rétablir la sécurité dans cette région. « Il est impératif que des actions concrètes soient menées pour épargner des vies humaines et prévenir de nouvelles tragédies », a-t-il déclaré.
Depuis le début des attaques en juin 2024, plus de 500 personnes ont été tuées par les présumés rebelles ADF dans le secteur de Bapere. Ces derniers semblent agir en toute impunité, circulant comme des « électrons libres » à travers les forêts denses de la région, mettant en péril la vie des populations locales. Les autorités congolaises et les forces de sécurité, malgré les appels répétés, peinent à contenir cette menace croissante.
Les attaques répétées des ADF dans les territoires de Lubero et de Mambasa exacerbent une situation sécuritaire déjà fragile, laissant des milliers de familles sans abri et dans la peur constante d’une nouvelle incursion. Alors que les déplacés affluent vers des localités jugées plus sûres, la question de leur protection et de leur prise en charge humanitaire reste cruciale.
Les habitants de cette région appellent à une intervention rapide des autorités, non seulement pour rétablir la sécurité, mais aussi pour répondre à la crise humanitaire engendrée par ces déplacements forcés.
John Matata