Depuis le jeudi 15 août 2024, une flambée inattendue des prix du maïs sec secoue la ville de Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï. Le prix d’un seau de maïs, qui oscillait auparavant entre 12.000 et 14.000 francs congolais (FC), a grimpé pour atteindre 20.000 FC, voire 22.000 FC dans certains quartiers de la ville.
Cette hausse des prix a été observée dans les principaux marchés de Tshikapa, notamment au marché Abattoir dans la commune de Mbumba, où le seau de maïs se négocie désormais entre 18.000 et 20.000 FC. Une situation similaire prévaut au marché 3Z et au centre-ville dans la commune de Kanzala, où la même quantité de maïs atteint les 22.000 FC. À Dibumba, le prix se stabilise autour de 20.000 FC.
Selon Martin Nyamabu, journaliste local, la rareté de cette denrée dans les zones de production est à l’origine de cette hausse. Des vendeurs et vendeuses interrogés sur place indiquent qu’il y a plus d’une semaine que le maïs est devenu difficile à trouver dans les villages producteurs, traditionnellement approvisionneurs de Tshikapa. Les cultivateurs auraient été moins actifs cette saison en raison de la période électorale, entraînant une baisse de la production agricole.
En outre, les difficultés liées au transport, aggravées par les coûts élevés des péages – 2.500 FC par sac – à toutes les entrées de la ville, contribuent également à cette situation. Cette augmentation des frais logistiques force les commerçants à répercuter ces coûts sur le prix final du maïs, affectant ainsi directement les consommateurs.
Cette situation intervient à un moment critique pour les habitants de Tshikapa, en pleine préparation de la rentrée scolaire, déjà marquée par une conjoncture économique difficile. Le renchérissement du maïs, denrée de base pour de nombreuses familles, risque d’aggraver les conditions de vie des populations locales, déjà fragilisées par plusieurs mois de tension économique.
L’évolution de la situation est suivie de près par les autorités locales, qui n’ont pas encore proposé de mesures pour remédier à cette crise naissante. En attendant, les habitants de Tshikapa doivent s’adapter à cette nouvelle réalité, en espérant un retour rapide à la normale.
Abiël Bushoki