Une séance d’échange organisée ce mercredi 14 août à Butembo a mis en lumière un problème sociétal préoccupant : les mariages forcés, qui sont devenus une cause majeure de divorces dans la région. La rencontre, qui a réuni plusieurs leaders d’associations de jeunes, a été marquée par l’intervention de l’Organisation des Femmes Leaders pour le Progrès de la Jeune Fille (FLPF), qui a vigoureusement dénoncé cette pratique.
Madame Liliane Musavuli, coordinatrice de la FLPF, a exprimé sa vive inquiétude face à la recrudescence des cas de mariages forcés. Elle a notamment révélé que de nombreux jeunes, principalement des filles, sont contraints par leurs parents à se marier à la suite de grossesses non désirées. « Les parents, sous la pression sociale et religieuse, forcent ces jeunes à conclure un mariage, même lorsque cela ne correspond pas à leur désir », a-t-elle déclaré.
Lors des enquêtes menées par la FLPF, il a été constaté que certains chefs religieux et parents imposent des conditions strictes aux jeunes couples, notamment l’appartenance à la même église pour les deux conjoints. « Nous condamnons fermement ces pratiques qui constituent une forme de violence basée sur le genre. Dans d’autres cas, les parents choisissent eux-mêmes le conjoint de leur enfant, dans le but de préserver certaines relations amicales ou alliances familiales », a expliqué Madame Musavuli.
Les conséquences de ces unions forcées sont souvent désastreuses. Selon la FLPF, de nombreux mariages issus de ces pressions parentales ou religieuses finissent par des divorces précoces, laissant les jeunes dans une situation d’instabilité émotionnelle et sociale.
Madame Mabanza Dibi Odile, responsable du service urbain du Genre, Famille et Enfants à Butembo, a confirmé l’ampleur de ce phénomène dans la ville. Elle a souligné que ces mariages forcés sont à l’origine de la dislocation de nombreux foyers. Pour y remédier, elle a plaidé pour une sensibilisation accrue de la communauté sur les dangers de cette pratique et l’importance de respecter le libre choix des jeunes en matière de mariage.
John Matata