RDC : réduction de la semaine de travail à cinq jours, plusieurs agents risquent la révocation avec les nouvelles règles

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Le décret n°24/09 du 17 février 2024, portant règlement d’administration relatif à la discipline, entre officiellement en vigueur ce jeudi 1er août 2024. Cette réforme, initialement prévue pour le 1er juillet 2024, a été reportée afin de permettre l’obtention d’un consensus avec les syndicats. Elle marque un changement notable dans l’organisation de l’administration publique en République Démocratique du Congo (RDC), réduisant la semaine de travail de six à cinq jours et introduisant de nouvelles règles disciplinaires strictes.

Selon une note circulaire signée par Jean-Pierre Lihau Ebua, Vice-Premier Ministre et Ministre de la Fonction publique, la nouvelle organisation du travail fixe les horaires de service de 08h00 à 16h00, avec une pause d’une heure de 12h00 à 13h00. Désormais, les agents travailleront 40 heures par semaine, du lundi au vendredi, faisant du samedi un jour non ouvrable. Cette mesure vise à permettre aux agents de se consacrer à des activités agropastorales et de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.

Le décret introduit également des mesures disciplinaires rigoureuses pour les retards et les absences. Les agents arrivant entre 08h30 et 09h30 seront considérés comme retardataires et pourront être sanctionnés, bien que la révocation ne soit pas envisagée pour ces cas. En revanche, ceux qui arrivent après 09h30 seront considérés comme absents. Huit retards au cours d’un mois entraîneront un blâme, et au-delà, des sanctions plus sévères pourront être appliquées, sauf si les retards n’ont pas causé de préjudice grave.

Les absences non justifiées seront particulièrement surveillées. Quatre absences non justifiées par mois pourront conduire à la révocation, et une absence prolongée non justifiée d’au moins 30 jours entraînera la démission d’office de l’agent concerné, quelle que soit sa position hiérarchique. Ces mesures seront appliquées sans exception, conformément aux nouvelles dispositions disciplinaires.

La gestion des présences sera également renforcée. Les listes de présences devront être transmises quotidiennement à 09h30 et des rapports hebdomadaires devront être remis aux responsables administratifs. Un rapport trimestriel sera adressé à la Fonction publique. En outre, des mesures spécifiques sont prévues pour les agents féminins en période d’allaitement, qui bénéficieront d’une demi-journée de repos par jour pour s’occuper de leur nourrisson.

Le report de l’entrée en vigueur de ces mesures, initialement prévue pour le 1er juillet 2024, a été justifié par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. Il a indiqué que ce délai supplémentaire visait à assurer une meilleure communication des nouvelles règles à tous les cadres et agents de l’administration publique, ainsi qu’aux usagers des services publics. Jean-Pierre Lihau a également mentionné la nécessité de finaliser certains ajustements, notamment en ce qui concerne les heures de pause, en concertation avec les syndicats.

Cette réforme, bien que saluée par certains pour son potentiel d’amélioration de l’efficacité administrative, suscite des inquiétudes quant à l’application rigoureuse des nouvelles règles disciplinaires. Plusieurs agents craignent des sanctions sévères, voire la révocation, en cas de manquement aux nouvelles directives. Il reste à voir comment ces mesures seront mises en œuvre et perçues par l’ensemble des acteurs concernés.

La rédaction

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